Réserver une place à l'agriculture dans nos territoires
Pour garantir demain la souveraineté alimentaire, il est prioritaire de réduire de moitié d'ici à 2020 l'artificialisation des terres agricoles (urbanisation, infrastructures). Des ceintures nourricières doivent être recréées autour des villes, pour renouer des liens ville-campagne par un approvisionnement en circuits courts. Les objectifs d'incorporation d'agrocarburants, qui concurrencent la production alimentaire, doivent aussi être abandonnés.
Réduire les impacts négatifs de l'agriculture sur l’environnement : eau, sol, biodiversité, climat
Pour nourrir la population de demain, l’agriculture doit préserver les équilibres naturels (eau, climat, biodiversité, sols) qui constituent, en quelque sorte, son capital de production. La France s’est engagée à stopper l’érosion de sa biodiversité, à atteindre le bon état des eaux d’ici à 2015, à réduire de moitié l’usage de pesticides d’ici 2018 (engagement du Grenelle). Pour atteindre ces objectifs, l’agriculture doit renoncer en partie aux intrants (engrais, pesticides, carburant,...) pour s’appuyer davantage sur l’agronomie (rotations, variétés résistantes, ...). Loin d’être une contrainte, la nature doit être vue comme un " facteur de production ", grâce aux zones de régulation écologique (haies, bosquets, bandes tampons le long des cours d’eau, ...), qui, sur chaque exploitation, pourront accueillir les auxiliaires des cultures (ex. insectes prédateurs des ravageurs de cultures) et contribuer à la trame verte et bleue.
Promouvoir les agricultures exemplaires : l’agriculture biologique et l’agriculture de haute valeur environnementale
En plus de diminuer les impacts négatifs de l’agriculture, il est important de proposer des modèles d’agriculture durable. L’agriculture biologique a fait ses preuves en se passant de pesticides de synthèse. Ses surfaces en France doivent être triplées d’ici 2012 (engagement Grenelle). Il existe aussi d’autres formes d’agriculture qui, sans être forcément bio, apportent un plus à l’environnement. C’est pourquoi une agriculture de haute valeur environnementale, qui utilise peu d’intrants et laisse une place à la nature (haies, mares, bosquets...), doit aussi être encouragée.
Les points-clés
- En 2050, nous serons probablement 9 milliards. Aujourd'hui, déjà un milliard d'humains souffrent de la faim.
- Pour produire 100 € de céréales, lait, viande, œufs, fruits et légumes, une exploitation agricole française dépense en moyenne 60 € en intrants (engrais, pesticides, carburant, aliments pour le bétail).
- Avec 78 000 tonnes épandues chaque année, la France est le 1er consommateur européen de pesticides.
- 96% des cours d'eau français et 61% des eaux souterraines sont pollués par les pesticides.
- La reproduction de 80% des espèces végétales dépend directement de la pollinisation par les insectes (abeilles notamment).
- L'agriculture est responsable de 20% des émissions européennes de gaz à effet de serre.
- L'agriculture biologique ne représente en France que 2,4% de la surface agricole. 80% du marché de la pomme est couvert par seulement 3 variétés
- En France, 66 000 hectares de terres agricoles sont perdus chaque année, victimes de l'urbanisation : un département tous les 10 ans !
- Les agrocarburants posent un problème éthique majeur : un plein de 4x4 équivaut à 250 kg de céréales, soit la ration d'un homme pendant un an.
Le lobbying sur les politiques publiques, nationales et européennes
FNE agit au quotidien pour que l’environnement soit mieux pris en compte dans les politiques publiques liées à l’agriculture : politique agricole commune (PAC), loi de modernisation de l’agriculture, agrocarburants, Grenelle (lois Grenelle I et II, plan Ecophyto 2018, agriculture de haute valeur environnementale, agriculture biologique). Pour appuyer son action et celles de ses associations membres, FNE anime un réseau de 250 correspondants agricoles en régions. Pour étayer ses propositions, FNE réalise plusieurs expertises. Pour mobiliser l’opinion publique, FNE communique régulièrement sur la thématique agricole.
La fédération analyse les textes du gouvernement et élabore ses propres propositions sous la forme de notes de positionnement ou d’amendements pour les projets de loi. Elle les défend dans les réunions de concertation (sur l’agriculture, une soixantaine de commissions et groupes de travail pilotés par les Ministères de l’agriculture et de l’écologie ou par la Commission européenne) et lors de rendez-vous en bilatéral avec les diverses parties prenantes (administrations, syndicats agricoles, entreprises, parlementaires, ONG...).
Animatrice du débat public, FNE organise aussi des séminaires réunissant les organismes concernés (ex. séminaire sur le PAC en 2009, sur les agrocarburants en 2010, etc.).
L’animation du réseau associatif
o les tenir informés de l’actualité nationale ou européenne
o les consulter sur ses positionnements
o organiser des formations ou séminaires associatifs : p.ex. sur les engagements agricoles du Grenelle en 2009, etc.
o faciliter les échanges d’expériences : actions associatives agriculture-biodiversité, application en régions du plan Ecophyto 2018, etc.
o démultiplier son action en régions : mobilisation des parlementaires sur le projet de loi de modernisation de l’agriculture, organisation de rencontres-débats sur le Grenelle, etc.
Des expertises complémentaires
o Sur la biodiversité agricole : en partenariat avec l’enseignement agricole et la recherche, FNE a créé un outil pédagogique pour les lycées agricoles (appelé IBEA), qui évalue l’impact des pratiques agricoles sur la biodiversité. La fédération a également publié un rapport sur les espaces de nature dans les exploitations agricoles (haies, mares, bosquets...).
o Sur l’agriculture de haute valeur environnementale (HVE) : FNE a proposé, pour la certification, 2 critères synthétiques : la faible utilisation d’intrants (max. 30% du chiffre d’affaires de l’exploitation) et la place laissée à la nature (min. 10% de la surface agricole). La fédération réalise actuellement une enquête de terrain pour montrer des exemples concrets d’exploitations qui, partout en France, répondent à ces 2 critères.
La communication
o Communiqués et dossiers de presse : par exemple, en 2010, à l’occasion du Salon de l’agriculture
o Publications : plaquette grand public " comment nourrir 9 milliards d’humains en 2050 ? ", plaquette " pour une politique agricole commune renouvelée " pour les acteurs institutionnels, articles dans la Lettre du Hérisson, etc.
o Pétitions : 45 000 signatures recueillies contre le Cruiser, un insecticide dangereux pour les abeilles.