Parce qu'il est vaste, implanté sous plusieurs latitudes, composé à la fois d'espaces terrestres et marins, le territoire français connaît des conditions écologiques variées, à l'origine d'une biodiversité extrêmement riche. Mais les milieux naturels sont menacés.
Mais comme les chiffres donnés plus haut le montrent, ce patrimoine est fragile et fragilisé par nos activités : à cause des aménagements, les milieux naturels se réduisent et se fragmentent ; à cause des exploitations et des pollutions multiples, les espèces se raréfient ; à cause des déplacements des hommes et de marchandises, certaines espèces se développent dans de nouveaux territoires au détriment des espèces présentes. Et les changements climatiques pourraient aggraver ces phénomènes.
La biodiversité, un enjeu majeur pour demain
La biodiversité représente des valeurs essentielles pour notre société : valeurs éthiques, culturelles, récréatives, scientifiques, etc. Elle fournit de multiples biens et services qui nous sont directement et indirectement indispensables. La biodiversité, tissu vivant de notre planète, est le support et le ferment d'un développement durable. Sa préservation est donc un enjeu majeur et urgent pour notre avenir.
Une mobilisation collective pour relever le défi
Enrayer la perte de la biodiversité et la dégradation des écosystèmes, et si possible les restaurer, est le défi que l'Union européenne souhaite relever d'ici 2020. Pour cet important chantier, la mobilisation de tous à tous les niveaux, du citoyen que nous sommes jusqu'aux hautes sphères politiques et économiques, est nécessaire.
- La biodiversité offre de nombreux services gratuits : épuration de l'eau et de l'air, limitation de l'érosion des sols, des inondations et des fluctuations climatiques
- Des espèces disparaissent et des milieux se dégradent et l'Union européenne n'est pas arrivée à stopper ce phénomène en 2010
- En métropole, 1 espèce d'oiseaux sur 4, 1 espèce d'amphibiens, de reptiles et de poissons d’eau douce sur 5, 1 espèce de mammifères sur 10, ou encore 1 espèce d’orchidées sur 6 risquent de disparaître
- Sur la période 2001-2006, seule 1 espèce d'intérêt communautaire sur 5 et 1 habitat sur 6 sont considérés dans un état "favorable" de conservation
- En Manche Ouest et dans le Golfe de Gascogne, 20 % des stocks de poissons (sole, plie, maquereau notamment) sont dans un état critique
- Sur l'Île de la Réunion, 36 espèces sur les 165 évaluées par l'UICN sont considérées comme menacées
- Outre-mer, les récifs coralliens sont endommagés de 10 à 80 % selon les territoires
- 49 des 100 espèces considérées comme les plus envahissantes au monde sont présentes en outre-mer
- En mars 2010, seuls 56 % des Français savent à peu près la signification du mot biodiversité
La biodiversité est un capital à préserver et à faire fructifier, et non pas une contrainte ou un argument pour "geler" un territoire. Pour bien gérer et valoriser ce patrimoine naturel, il nous faut opter pour une vraie politique "biodiversité", programmé et cohérente, résultant d'une concertation avec tous les acteurs territoriaux.
Au travers de cette politique, les efforts collectifs à conduire devront permettre :
- de mieux connaître le patrimoine naturel ;
- de préserver les fonctionnalités des écosystèmes, grâce à la connexion des milieux naturels entre eux ;
- de garantir la viabilité des populations des espèces animales et végétales, notamment en luttant contre la dispersion des espèces envahissantes et le commerce international de la faune et de la flore sauvages.
Une information naturaliste de qualité
Pour une information relative à la biodiversité, régulièrement mise à jour, facilement accessible et exploitable, il faut une organisation spécifique. FNE milite donc pour la création d'un "GIEC de la Biodiversité" et participe à la mise en place de l'observatoire national de la biodiversité. Il faut aussi des relais et des spécialistes. FNE aide donc ses associations à organiser et à valoriser la production de données dans leur territoire de compétences. Il faut enfin des outils et FNE soutient la large réalisation d'atlas communaux de la biodiversité, regroupant intégrant inventaires naturalistes, diagnostic des continuités écologiques et analyse des liens entre activités humaines et biodiversité.
Un réseau fonctionnel d'espaces naturels
Les espèces ne pourront continuer de circuler et d'interagir, et les écosystèmes d'être fonctionnels et résilients que si l'on maintient, améliore et rétablit les continuités écologiques. FNE s'investit depuis près d'une dizaine d'années pour que la "fameuse" trame verte et bleue soit mise en place sur le territoire métropolitain et adaptée dans les domaines marin et ultra-marin. La fédération réclame un nouvel élan pour le réseau Natura 2000, en intégrant de nouveaux sites et en mobilisant les moyens de gestion adéquats.
Le "sauvage" valorisé
Des espèces comme le grand hamster, le loup, l'ours ou le pique-prune sont considérées à tort comme le cauchemar des aménageurs. Or, il ne s'agit plus aujourd'hui d'avancer contre la biodiversité, mais avec elle. Cela suppose d'une part de traiter spécifiquement les espèces les plus menacées (inscription sur la liste des espèces protégées, plans d'action, lutte contre les espèces envahissantes) et de mieux concevoir les projets d'aménagement, pour éviter et limiter autant que possible les déplacements et destructions de populations. D'autre part, de se doter des moyens nécessaires : les moyens de cohabitation avec la faune sauvage, particulièrement les grands prédateurs, seront développés à travers des mesures techniques et des outils économiques et financiers innovants.