Passer d’une économie fondée sur la consommation à une économie tournée vers la satisfaction des besoins humains.
Une des caractéristiques de notre économie est qu’elle repose sur la faculté des individus à consommer n’importe quoi, n’importe comment. Par différentes voies, les messages se succèdent pour inciter à la plus grande consommation. Curieusement, l’apparente liberté de choix se traduit par une uniformisation des modes de consommation. La redéfinition des besoins doit être à la fois individuelle et collective, pensée ensemble à l’échelle des territoires de vie.
Une économie qui prend soin de la biodiversité, des humains et des biens matériels
Les activités économiques dépendent fortement des hommes, mais aussi de la disponibilité des ressources, vivantes ou non, et de la qualité de la biodiversité on ne peut pas, ne doit pas assimiler ressources vivantes à biodiversité. L’exploitation et la transformation des ressources naturelles sont à l’origine de la richesse de nombre d’industries. Réduire le prélèvement des ressources naturelles vivantes et non vivantes, renouvelables et non renouvelables, et prendre soin de la biodiversité, sont ainsi une nécessité.
Une économie reterritorialisée, créatrice d’emplois
Il est nécessaire de rompre avec une démarche excessive de spécialisation des territoires, laquelle s’est heurtée ces dernières décennies au fait que c’est surtout le coût de la main d’œuvre, et non la disponibilité des matières premières ou encore les bassins de vie, qui détermine le choix d’implanter les sites de production à un endroit plutôt qu’à un autre. Ceci permettra de disposer de territoires plus robustes, pour faire face aux différentes crises actuelles et à venir.
Quelques chiffres
- Actuellement, 20% de la population mondiale consomme 80% des ressources.
- Les modes de vie d'un européen moyen nécessitent chaque année la consommation de 50 tonnes de ressources alors que celui-ci ne peut constater que sa propre production de déchets. (soit un peu plus de 500 kg par personne et par an)
- Un investissement de 1% du PIB mondial par an dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre permettrait d'éviter un coût évalué entre 5% et 20% du PIB mondial chaque année. (Rapport STERN – 2006)
- La fiscalité environnementale représentait 6,2 % des prélèvements publics totaux en moyenne dans l'Union européenne en 2007 ; mais 4,9 % seulement en France, ce qui place l'Hexagone au 26e rang sur 27. (Commission européenne – 2009)
- D'après le rapport sur "l’économie des écosystèmes et de la biodiversité" (Pavan Sukhdev – 2010) les services écologiques rendus par la biodiversité représentent 50% du PIB mondial et en 2050, si l’on ne fait rien, les atteintes à la nature devraient coûter aux activités humaines 14.000 milliards d’euros par an.
- Les subventions aux énergies fossiles représentaient 312 milliards $ en 2009. (Agence internationale de l'énergie – 2010)
- Entre la moitié et les trois quarts des ressources naturelles utilisées chaque année sont rejetés dans l'environnement sous forme de déchets dans l'année qui suit. (World Ressources Institute – 2000)
- 75% des émissions de gaz à effet de serre ont pour origine la consommation. (Institut de la consommation durable de l'Université de Manchester)