Le projet du barrage de Sivens, dans le Nord-Ouest du Tarn, fait polémique. Pourquoi ? Réponse du Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet, Nature Midi Pyrénées, France Nature Environnement Midi Pyrénées et France Nature Environnement.
Un projet qui détruit une zone salutaire
Le projet de retenue d'eau de Sivens est situé sur la partie sauvage et préservée de la rivière Tescou. Ce site abrite 94 espèces protégées. Il est en partie classé zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF). Le barrage devrait engloutir, sous 1,5 millions de m3 d’eau, près de 60 hectares de milieux naturels : 29 hectares de la forêt de Sivens, certifiée Espace Boisé Classé (EBC), 18 hectares de prairies et 12,7 hectares de la zone humide du Testet.
Or les zones humides sont d’importants réservoirs de biodiversité offrant de nombreux avantages environnementaux. Elles contribuent au renouvellement des nappes phréatiques, stockent naturellement le carbone, filtrent les polluants, réduisent l’érosion et protègent des crues comme des sécheresses en jouant le rôle d'éponge.
Protéger les zones humides, c’est donc préserver les populations !
Pourquoi détruire cette zone ?
Ce barrage est destiné, pour 70 % du volume d'eau stocké, à l'irrigation des champs d’agriculteurs situés en aval de la retenue (Tarn et Tarn-et-Garonne), marqués par une prédominance des exploitations en grande culture (40% du total). Ces dernières années, la part du maïs, plante tropicale fortement consommatrice d’eau et inadaptée au climat local, a sensiblement diminué et, de fait, l’évaluation des besoins en irrigation utilisée pour justifier le projet de retenue a été surestimée (cf. Nos reproches sur le fond). Dès lors, pourquoi dévaster un espace naturel aux caractéristiques uniques pour les besoins de cultures inadaptées plutôt que d’encourager l’adaptation des cultures à leur environnement ?
Les travaux ont commencé mais il n’est pas trop tard !
Pour aller plus loin :
Une collaboration bien trop opaque