Grenelle de l'environnement

Dès le mois de juillet 2007, FNE a été le premier acteur à mettre sur la table des groupes de travail, qui ont travaillé tout l’été, un cahier de propositions élaborées grâce à l’investissement de milliers de bénévoles et de salariés. Tout au long des négociations, FNE a mobilisé plus de 300 bénévoles et 30 salariés qui sont venus de toute la France pour participer à toutes les réunions de tous les groupes de travail dans tous les domaines. Le Grenelle de l’environnement, comme le Grenelle de 1968, a suscité un espoir formidable que l’on ne peut décevoir.

La loi « de programmation relative à la mise en oeuvre du Grenelle de l'environnement », dite « loi Grenelle I », adoptée en octobre 2008, avait pour but la traduction législative des engagements pris à l’issue des tables rondes du Grenelle de l’environnement.

La loi « portant engagement national pour l'environnement », dite « loi Grenelle II », a pour but la réalisation concrète de ces engagements. Elle modifie donc les codes comportant des articles ayant un impact sur l’environnement (code de l’environnement, code de l’urbanisme, code rural…) afin de les mettre en conformité avec le Grenelle.
Ce texte n’est pas celui que nous aurions écrit. Pour autant, souhaiterions-nous revenir à la situation d’avant le texte? Non. Cette loi reste une étape, qu’il faut franchir pour continuer à avancer. France Nature Environnement est fière d’avoir participé à l’amélioration du texte et à la défense acharnée de certaines de ses dispositions.

Et maintenant ?

Un texte de loi n’a jamais été une baguette magique. Un bon texte, s’il n’est pas appliqué, ne sert à rien. Les étapes suivantes sont à cet égard essentielles. Pas moins d’une centaine de décrets seront nécessaires pour concrétiser la loi Grenelle II. Ce sera l’occasion pour nous de faire avancer nos préoccupations, mais aussi pour d’autres de limiter, voire d’affadir les ambitions de la loi. France Nature Environnement entend être associée à cette étape et combattra les reculades voulues par certains lobbies.
Par ailleurs, l’application du Grenelle sur le terrain s’annonce déterminante. La mise en oeuvre des acquis du processus « Grenelle » se fera aussi dans les territoires.

Surtout : n’oublions pas que le succès du Grenelle ne doit pas être évalué à l’aune du poids des lois et décrets écrits. Depuis trois ans, l’environnement s’est imposé dans les médias, dans les débats politiques, dans les campagnes électorales, dans les stratégies d’entreprises, dans les universités et dans les discussions de famille. Un élan s’est créé qu’il serait suicidaire de briser.

Mieux qu’un processus, le Grenelle est d’abord un phénomène de société auquel FNE s’attache à agréger tous les citoyens. Alors oui, en effet, nous avons un devoir d’enthousiasme. Sans naïveté mais sans sinistrose, nous avons le devoir de poursuivre encore et encore l’effort du Grenelle sans jamais baisser les bras.

Grenelle II, l'analyse de FNE (juin 2010)