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Directive Cadre sur l'Eau
Au travers de la Directive Cadre sur l'Eau (DCE), l'Europe incite les pays européens à faire un effort aujourd'hui pour qu'en 2015, nous puissions retrouver des rivières où la vie se développe et dont l'eau sera facilement potabilisable !<br /> <br /> Quel sont ses objectifs ? Quelles sont les étapes de se mise en oeuvre ? Que se passe-t-il en France ? Comment la population sera amenée à participer la consultation demandée ?<br /> <br /> Pour aller plus loin : <br /> - <a href="/_includes/mods/kb_upload/File/Eau/Directive Cadre Eau.pdf">La Directive Cadre sur l'Eau (pdf 1.7 Mo)</a><br /> - Visitez <a href="http://eau.fne.asso.fr/">le site Internet dédié à la DCE</a>.
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Politique de l'eau en France (4)
La gestion de l'eau est réglementée en France depuis 1964 grâce à plusieurs lois successives : <br /> <br /> - <a href="http://www.fne.asso.fr/fr/themes/question.html?View=entry&EntryID=142">la loi de 1964</a> qui a découpé le territoire national en 6 grands bassins,<br /> - <a href="http://www.fne.asso.fr/fr/themes/question.html?View=entry&EntryID=143">la loi de 1992</a> qui instaure de nouveaux outils pour la gestion de l'eau : les SDAGE et les SAGE <br /> - <a href="http://www.fne.asso.fr/fr/themes/question.html?View=entry&EntryID=144">la loi de 2006</a> dite "LEMA" pour loi sur l'Eau et les Milieux Aquatiques.<br /> <br /> Pour aller plus loin : <a href="/_includes/mods/kb_upload/File/Eau/Gestion Eau en France.pdf">La gestion de l'eau en France (pdf 1.3 Mo)</a>
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Barrages et modifications morphologiques (1)
Outre la qualité physico-chimique de l’eau, le bon état d’une rivière dépend grandement de sa morphologie, c'est-à-dire de ses <strong>caractéristiques physiques</strong>. Or, celles-ci sont très souvent altérées dans les rivières françaises, en particulier par les travaux d’hydraulique agricole, les barrages et les seuils.<br /> <br /> <strong><font color="#000000">Qu’est-ce que la morphologie des cours d’eau ?</font></strong><br /> <br /> Le concept de morphologie des cours d’eau correspond aux caractéristiques physiques des rivières, qui résultent de l’interaction entre un débit liquide (l’eau) et un débit solide (les sédiments). Celle-ci a pour conséquences de modeler la forme des principales composantes physiques du cours d’eau qui sont :<br /> <ul> <li><font color="#808080"><u>Le lit mineur </u>: </font><font color="#808080">partie du cours d’eau correspondant à sa portion mouillée en période normale. On considère sa forme et la composition de ses matériaux ;</font></li> <li><font color="#808080"><u>Le lit majeur et les annexes hydrauliques</u> : </font><font color="#808080">partie du cours d’eau incluant le lit mouillé en période de crue et les bras secondaires et zones humides connectés de façon continue ou temporaire ;</font></li> <li><font color="#808080"><u>Les berges et la ripisylve</u> </font><font color="#808080">(boisement de bord de cours d’eau) ;</font></li> <li><font color="#808080"><u>La ligne d’eau</u> : </font><font color="#808080">nature et diversité des écoulements, caractérisés par leur vitesse et leur hauteur ;</font></li> <li><font color="#808080"><u>La continuité écologique</u> : </font><font color="#808080">capacité des organismes vivants et des sédiments à effecteur leur migration. </font><br /> </li> </ul> L’altération de l’une ou plusieurs de ces composantes, appelées généralement « compartiments », a pour conséquence de modifier le milieu de vie des organismes y résidant et de perturber les cycles biologiques et les interactions entre communautés d’espèces.<br /> Les perturbations induites sont de deux ordres : <strong>la diminution de la qualité des habitats et la diminution la diversité</strong>.<br /> <br /> On peut séparer les altérations morphologiques en 3 grands types :<br /> <br /> <font color="#808080">- <u>Le recalibrage et la rectification des cours d’eau</u> : </font>menés principalement durant les opérations de remembrement de la seconde moitié du 20ème siècle, ils avaient pour objectif d’accélérer l’écoulement en redressant et élargissant les cours d’eau. Les conséquences furent une homogénéisation des vitesses et faciès d’écoulement, induisant une perte de quasiment toute diversité d’habitat, mais aussi une perte des capacités de limitation des crues à l’aval.<br /> <font color="#808080"><br /> </font> <font color="#808080">- <u>La construction de barrages et seuils</u> : ils bl</font>oquent la migration des poissons et des sédiments, qui se retrouvent stockés (souvent avec des polluants) à l’amont des retenues. Ils ennoient également tous les habitats situés dans la zone d’influence à l’amont. Enfin, ils ralentissent les écoulements, entrainant réchauffement de l’eau, évaporation, diminution de la quantité d’oxygène dissous et donc diminution des capacités d’autoépuration, voire même eutrophisation (explosion de population algales due au réchauffement de l’eau et à l’apport en matières nutritives, notamment le phosphore) ;<br /> <font color="#808080"><br /> - </font><font color="#808080"><u>Les modifications sur le bassin versant</u> : </font>en supprimant les éléments tampons (haies, talus, fossés) et en laissant les sols nus en période de pluie, on entraîne un apport de matières en suspension qui vient charger l’eau en sédiments et colmater les fonds de graviers et cailloux. D’autre part, cela a également un effet accélérateur de l’écoulement de l’eau, ce qui facilite les crues soudaines et l’érosion des sols.<br /> <br /> Ces perturbations entraînent des modifications notables des peuplements de poissons et d’invertébrés ; les espèces les plus sensibles, et donc indicatrices de bon état et de milieux non perturbés, sont les premières à disparaître. Le colmatage des fonds entraîne la disparition des frayères à truite ; le ralentissement des écoulements et le réchauffement de l’eau provoquent la prolifération d’espèce de moindre valeur écologique ou « discordantes » comme les brèmes ou les poissons-chat ; les barrages bloquent la remontée et la dévalaison des migrateurs… Tout concorde pour éloigner le peuplement en place du peuplement « théorique », qui correspond à un bon état des masses d’eau. On dit alors que l’état écologique n’est pas bon.<br /> <br /> <strong><font color="#000000">Le point de vue de FNE </font></strong><br /> <br /> France Nature Environnement soutient fermement les principes de non dégradation et de restauration morphologique des cours d’eau. Pour ce second point, elle souhaite que soit fixés des objectifs à court terme concernant les rivières dégradées par une mauvaise gestion ou des travaux d’hydraulique agricole, avec 10% du linéaire traité d’ici 2015. <br /> <br /> <u>Concernant les plans d’eau</u>, leur création doit être proscrite dans toutes les zones sensibles : zones humides, têtes de bassin, cours d’eau à migrateurs, cours d’eau salmonicoles ou de première catégorie, rivières abritant des espèces à fort intérêt patrimonial (écrevisses indigènes, moules perlières…), zone sous arrêté de protection de biotope, en amont d’usages sanitaires de l’eau… La suppression de tous les étangs illégaux ou sans usage d’intérêt général doit être étudiée en priorité.<br /> <br /> <u>Concernant les ouvrages</u>, la position de principe soutenue par FNE est la priorité à la suppression de tous les ouvrages sans usage économique (plus de 90% des barrages), et la destruction de tous les gros ouvrages « points noirs » pour la migration des poissons, comme le stipulent les conclusions du Grenelle de l’environnement. Des objectifs de réduction du taux d’étagement (proportion de la pente influencée par les ouvrages) doivent être fixés, de manière à ne pas dépasser 40% sur les rivières à migrateurs Anguille et 20% sur les cours d’eau à autres migrateurs.<br /> <br /> <em>Voir le dossier du réseau Eau <a href="/_includes/mods/kb_upload/File/Eau/barrages-modif-morpho/Dossier barrages_FNE_aout2006.pdf">"Barrages et modifications morphologiques" </a>d'août 2006 - 1.2Mo en trois parties (La France, son eau et ses barrages / Le point de vue de FNE / Quelques barrages qui font couler de l'encre)</em><br /> <br /> <em>Voir le <a href="/_includes/mods/kb_upload/File/Eau/barrages-modif-morpho/DPeauJuin2008Morpho.pdf">dossier de presse sur la morphologie des cours d’eau</a> réalisé en juin 2008, à l’occasion de la consultation du public de 2008 sur la DCE</em>.
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Gestion quantitative de l'eau
Si la qualité de l’eau et du milieu sont primordiaux pour l’établissement et le maintien d’une bonne qualité biologique des milieux aquatiques, <strong>la quantité d’eau </strong>est également un préalable indispensable à toute vie dans les cours d’eau. Qu’elles soient d’origine naturelle ou artificielle, les variations de débit régissent l’établissement, le maintien et l’évolution des populations vivant dans les rivières.<br /> <br /> <strong>En France, 440 milliards de m3 d’eau tombent sous forme de précipitations chaque année.</strong> <br /> 61% s’évapore, 16% alimentent les cours d’eau, 23% s’infiltrent dans le sol pour recharger les eaux souterraines. On estime annuellement à 34 milliards de m3 d’eau le volume prélevé en France pour satisfaire les activités humaines, dont 81% en eaux superficielles et 19% en eaux souterraines. 28 milliards sont restitués aux milieux naturels.<br /> <br /> Ainsi, il faut distinguer <strong>la consommation brute</strong> - volume prélevé, sans tenir compte des restitutions au milieu - de <strong>la consommation nette</strong> - volume qui ne retourne pas dans le milieu. Les usages tels l’énergie et l’industrie rejettent une bonne partie de l’eau utilisée dans le milieu, et après épuration ; de même pour l’eau potable. Par contre, l’usage agricole de l’eau est de loin le plus gros consommateur net, de surcroit en période estival.<br /> <br /> <table width="400" cellspacing="1" cellpadding="1" border="1" align="" summary=""> <tbody> <tr> <td>USAGES </td> <td>Energie</td> <td>Eau potable</td> <td>Industrie</td> <td>Agriculture</td> </tr> <tr> <td>Prélèvements bruts<br /> (<em>source : IFEN</em>)</td> <td>57%</td> <td>18%</td> <td>10%</td> <td>15%</td> </tr> <tr> <td>Consommations nettes<em><br /> (source : IFEN)</em></td> <td>22%</td> <td>24%</td> <td>6%</td> <td>48%</td> </tr> <tr> <td>Consommations nettes<em> </em>estivales<em><br /> (source : D4E)</em></td> <td>9%</td> <td>10%</td> <td>2%</td> <td>79%</td> </tr> </tbody> </table> <br /> <strong>Les facteurs de variation</strong><br /> <br /> Les facteurs influençant les débits peuvent être d’origine naturelle : <br /> <br /> - Variations de la pluviométrie, suivant les saisons ;<br /> - Pousse des végétaux à la belle saison, qui consomment l’eau des nappes alluviales, interceptent les précipitations, et diminuent donc la recharge des cours d’eau et de leur nappe d’accompagnement ;<br /> - Phénomènes karstiques, qui localement provoquent des pertes de débits des cours d’eau (l’eau s’engouffre dans la roche souterraine pour ressortir ailleurs). La rivière du Loiret, issu d’une résurgence karstique, alimentée par les pertes de la Loire, en est le parfait exemple ;<br /> - Phénomène de fonte des neiges, qui recharge les nappes et les rivières.<br /> <br /> Mais ils sont surtout d’origine anthropique : <br /> <br /> - Pompages destinés à la production d’eau potable (toute l’année), aux processus industriels, ou encore et surtout à l’irrigation par l’arrosage (en période de déficit), ou le remplissage des retenues de substitution (en période d’excédent). Il s’agit, de loin, du facteur prépondérant dans les problèmes d’étiages et d’assecs ;<br /> - Création de retenues collinaires, par exemple pour l’alimentation des canons à neige, qui risquent de se multiplier dans la perspective d’un changement climatique global ;<br /> - Modulation des débits à l’aval des barrages hydroélectriques : on alterne les phases de remplissage et de lâchers pour faire tourner les turbines.<br /> - Modification morphologique des cours d’eau : la création de retenues ou de plans d’eau sur le cours d’eau ou la nappe alluviale a pour effet d’induire un réchauffement de l’eau et d’accroître l’évaporation. La disparition d’annexes hydrauliques et de zones humides entraîne la diminution des capacités de soutien d’étiage. La canalisation de certains cours d’eau peut entraîner une incision qui a pour effet d’abaisser la ligne d’eau, abaissant du même coup la nappe alluviale et mettant en péril l’écoulement des cours d’eau qui dépendent de cette nappe ;<br /> - Modification des basins versants : l’imperméabilisation des sols provoquent l’aggravation des crues destructrices autant sur le plan humain que biologique. Par exemple, une augmentation de l’imperméabilisation de 10 à 20% sur le bassin versant peut entraîner la multiplication par deux de l’amplitude du pic de crue !<br /> <br /> <strong>Le rôle de l'agriculture</strong><br /> <br /> L’agriculture est le premier consommateur d’eau, en particulier à cause des cultures de blé et de maïs, très grosses consommatrices d’eau. La crise alimentaire mondiale actuelle et la hausse importante du prix des céréales n’incitent pas à une inversion de la tendance : à titre indicatif, entre 2006 et 2007, les revenus par actif ont augmenté de 104% pour les céréaliers (<em>source Agreste</em>). <br /> <br /> Outre une pollution importante due aux engrais minéraux ou organiques et aux pesticides, la quantité d’eau dans les milieux est affectée. Les pompages en nappe ou en rivière se multiplient, créant des situations de déficit chronique pour les milieux aquatiques, allant parfois jusqu’à l’assèchement total des cours d’eau pendant toute une période de l’année.<br /> <br /> Ainsi, la part de l’agriculture dans les consommations d’eau est de près de 80% en période estivale, allant même jusqu’à 90% dans certaines régions (<em>données IFEN</em>).
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